L’influence de la diaspora armenienne sur les relations entre la turquie et les etat-unis

Dünyada diasporalara bakıldığında Yahudilerden sonra en önemli ve etkin diasporanın Ermeni Diasporası olduğunu görmekteyiz.Il est possible d’observer que la diaspora la plus importante et la plus active dans le monde après la diaspora juive est la diaspora arménienne.Dünya üzerindeki birçok ülkeye dağılmış olan Ermenilerin oluşturdukları diaspora, diğer kimliklerin sahip oldukları diasporalara nazaran imkanları daha fazla ve ulusal kimliği daha belirgin, var olma sebebi daha etkili durumdadır. Formée à partir des nombreux groupes d’Arméniens répandus à travers le monde, la diaspora arménienne détient une identité internationale plus claire que d’autres diasporas et jouit d’une plus grande influence.

La preuve la plus solide du développement de l’identité internationale au sein de la diaspora arménienne au cours de ce dernier siècle est leur revendication du “soi-disant” génocide. En effet, la diaspora arménienne et l’Arménie se servent de la revendication de génocide afin de toucher une rente et de construire une identité propre. A vrai dire, la raison d’être de la diaspora arménienne se trouve dans cette revendication du “soi-disant” génocide et dans leur condamnation des Turcs comme seuls responsables de leur séparation d’avec leur patrie. Cependant, son objectif est aussi de tirer des profits de ces revendications.

L’influence de la diaspora sur les relations entre la Turquie et les Etats-Unis

Les fondements des efforts de la diaspora arménienne sont l’hostilité à l’égard de la Turquie et la promotion des intérêts de l’Arménie. Le but de la diaspora arménienne est de faire reconnaître aux Etats-Unis et dans de nombreux pays du monde le 24 avril comme jour de commémoration du soi-disant “génocide”. De fait la diaspora arménienne joue un rôle important dans ce projet. Les deux associations les plus puissantes et influentes de la diaspora arménienne implantée aux Etats-Unis sont the Armenian Assemly of America et the Armenian National Committe of America (ANCA) (Karapetyan, 2014:1). Ces deux groupes intensifient les activités à l’encontre de la Turquie (Keskingören, 2007:1).

La premier déploiement de la diaspora arménienne a lieu avec de l’ouverture du premier mémorial du génocide arménien en 1967 dans la ville de Montebello, dans l’Etat de Californie aux Etats-Unis. Avec le temps, la diaspora arménienne connaît un renforcement de sa puissance financière en parallèle à sa croissance démographique. De plus, dans le cadre d’actions violentes et de révolte à l’encontre des intérêts turcs, la diaspora arménienne opta pour la violence politique en entreprenant une série d’exécution visant des diplomates et des citoyens turcs. (Şimşir, 2005: 374).

Jusqu’aux années 1990, la diaspora arménienne est active à la fois dans la politique intérieure et la politique extérieure des Etats-Unis. Dans les années 1980, la diaspora saisit la crispation des relations entre la Turquie et les Etats-Unis, suite notamment à l’intervention militaire turque après les élections de 1981 de Turquie, comme une opportunité d’action (Yinanç, 2001:12). Ainsi, le 14 septembre 1984 ils réussissent à faire commémorer aux Etats-Unis “la commémoration du génocide arménien”. Cet événement suscite une réaction immense de la part des autorités et de la société turque, tant le Premier ministre turc Turgut Özal et le président du Parlement Necmettin Karaduman condamne cette journée dans une déclaration commune (Dışişleri Bakanlığı Belleteni, 1984).

Cette politique identitaire menée par la diaspora turque a parfois été la cause de tensions diplomatiques entre la Turquie et les Etats-Unis. Le lobby arménien a aussi tenté d’entraver l’aide militaire et économique que les Etats-Unis offrait à la Turquie. Ce sont en fait des exemples de l’impact de la politique identitaire et culturelle arménienne sur la politique étrangère internationale (Budak, 2007: 99).

En fait, ces exemples sont la preuve de la montée en puissance des acteurs non-gouvernementaux dans les relations internationales. Ainsi, les acteurs internationaux non-gouvernementaux comprennent aussi les diasporas, qui poursuivent la politique étrangère de leur pays natal par une influence culturelle et affective malgré le fait qu’ils ne résident plus dans leur pays d’origine. Ce phénomène est particulièrement vrai aux Etats-Unis, pays dans lequel la diaspora arménienne reçoit un large soutien de l’opinion publique. Dans ce cadre, les intérêts religieux et culturels jouent un rôle déterminant (Arı, 1997: 273).

Aux Etats-Unis, et plus particulièrement en Californie, dans le Massachusette, dans le Michigan, en Floride et à New-York, la communauté arménienne est bien intégrée et jouit d’un niveau économique et culturel élevé. Avec une population qui approche le million d’habitant, la communauté attire l’attention des politiciens. On recense par ailleurs aux Etats-Unis 21 journaux quotidiens et hebdomadaires arméniens, 17 rapports d’activités arméniens, 188 bulletins, 25 stations de radio et 10 programmes télévisés. Tous ces supports de communication arméniens visent à monter l’opinion publique américaine contre la Turquie. De fait, 41 Etats des Etats-Unis ont reconnu la responsabilité de la Turquie dans le génocide arménien (Kumkale, 2007: 40).

Aux Etats-Unis, le soi-disant “génocide arménien” a été discuté à plusieurs reprises sans pour autant conclure sur des décisions juridiquement contraignantes. Une proposition de loi réclamant la reconnaissance du génocide apparait pour la première fois en 1975 et 1984. En 1975, la date du 24 avril est déclarée “Journée de commémoration des actes inhumains à l’encontre de l’homme”. En 1984, une décision est prise reconnaissant la responsabilité de la Turquie dans le génocide arménien. Cependant, ces deux décisions restaient sans conséquences juridiques. Pourtant, la Chambre des représentants des Etats-Unis requiert en 1996 que la Turquie ajoute un article de loi reconnaissant le génocide arménien si elle veut bénéficier de l’aide américaine de 22 millions de dollars. En 2000 une proposition de loi soutenant les revendications des Arméniens est présentée à la Chambre des représentants. Cependant, les Etats-Unis ne voulaient pas perdre un allié stratégique (i.e. la Turquie) et ne donnèrent pas de suite à cette proposition. En 2006, la représentante californienne Nancy Pelosi intensifie la pression sur la présidence de la Chambre des représentant afin d’entendre les revendications des Arméniens. Pelosi a en effet promis aux lobbies arméniens qu’elle ferait passer leur proposition de loi par le Congrès américain (Bozkuş, 2007: 8).

Ainsi, la question du génocide arménien est régulièrement discutée au Congrès américain. Des propositions de loi ne cessent d’être présentées. Cependant, le gouvernement américain fait à chaque fois obstacle à ces débats parlementaires, mettant en avant l’importance des relations diplomatiques avec la Turquie. Néanmoins, ces événements réguliers mettent chaque année la pression sur la Turquie. Sans une position ferme de la part de la Turquie, le Congrès américain reconnaitrait le génocide arménien (Kumkale, 2007: 41).

De plus, la stratégie arménienne de faire reconnaitre par le Congrès des Etats-Unis et par le Parlement des pays du monde entier le génocide arménien participe à un second objectif. En assimilant la nature du génocide arménien à celle du génocide juif, les Arméniens veulent que toute personne qui n’accepte pas le terme de génocide soit considérée juridiquement comme “négationniste”. De fait, l’expression “négationniste” est en Occident communément rattachée à la négation de l’holocauste juif et dénonce une pensée honteuse et abjecte. Dans certains pays, cette dénonciation sociale a été traduit dans le droit et toute personne reconnue comme négationniste peut être poursuivie par la loi (Laçiner, 2004: 78).

Ainsi, la diaspora arménienne a multiplié les tentatives afin que le génocide arménien soit considéré de la même façon. Au Etats-Unis, elle a fait faire passer des propositions de loi à plusieurs reprises, certains ont été votés à la Chambre des Représentants, mais pas au Sénat. C’est le cas de la proposition de 1975, qui n’est pas contraignant juridiquement du fait qu’elle n’a pas été voté au Sénat. Néanmoins, le fait que le sujet soit constamment à l’ordre du jour profite à la diaspora arménienne (Bozkuş, 2007:9).

La proposition de loi du 4 mars 2010 sur le “soi-disant” génocide arménien et la réaction turque

Jusqu’à présent, si l’on trouvait de nombreuses propositions de loi au sujet du “soi-disant” génocide arménien au Congrès américain, les projets étaient sans cesse stoppés à la Maison Blanche. C’était du moins le cas sous la présidence de Bill Clinton et de George W. Bush. Avec Barack Obama, la situation semble se tourner en défaveur de la Turquie tant l’actuel Président n’entend pas mener la même politique que ces prédécesseurs. De fait, lors des campagnes présidentielles Barack Obama a promis qu’il reconnaitrait le génocide une fois à la Maison Blanche. Ces déclarations ont bouleversé la Turquie tant ces promesses apparaissaient comme un jugement de valeur et non comme une promesse de campagne. De ce point de vue, la non utilisation de l’expression génocide par Obama en 2009 a été considéré comme une victoire importante en Turquie. Néanmoins, afin de ne pas compromettre sa propre position et de satisfaire les Arméniens, il employa le terme de Metz Yegern (l’expression arménienne qui désigne le génocide). Cette formule qui visait à satisfaire tout le monde constituait un signe pour la normalisation des relations entre la Turquie et l’Arménie (Setav.org).

L’administration Obama semble avoir réussi à résoudre les conflits entre les deux parties par le dialogue, avant que l’état de crise soit déclenché. L’administration Obama a joué un rôle important dans la prévention de la crise entre la Turquie et l’Arménie, marqué par la présence de la Secrétaire d’Etat Clinton et du vice-ministre Gordon à Zurich lors de la signature de protocoles entre les deux pays (Star gazetesi, 8 Şubat 2010). Cependant, la même administration Obama n’a pas réussi à empêcher le passage d’une proposition de loi sur le génocide à la Chambre des Représentants le 4 mars 2010. Ainsi, bien qu’elle put intervenir dans sa politique étrangère, l’administration Obama ne put contenir la crise au sein de sa propre politique intérieure. Malgré l’appel d’Hillary Clinton au président du Comité des relations internationales de la Chambre des Représentants, et son conseil de ne pas donner suite à la proposition arménienne, le Comité vota pour la reconnaissance du génocide avec 23 votes contre 22 (Akşam Gazetesi, 4 Mart 2010).

La Turquie condamna la décision prise par la Chambre des Représentants et rappela son ambassadeur à Washington Namik Tan pour consultation. Après l’adoption de la proposition de loi, le gouvernement de Turquie fit la déclaration suivante :

“Nous condamnons une proposition qui accuse la nation turque d’une crime qu’elle n’a pas commis. Ceux qui ont soutenu cette proposition en ignorant les faits historiques et les divergences d’opinions entres historiens et experts compétents, ont adopté une attitude erroné et injuste à des fins politiques. Cette proposition, en plus d’afficher un grand nombre d’erreurs factuelles et historiques, a été rédigée de façon unilatérale et partiale. La Turquie pense qu’il est nécessaire d’analyser les événements qui sont survenus en Anatolie pendant la Première Guerre mondiale ainsi que la douleur terrible du peuple anatolien de manière impartiale et scientifique, à partir des sources et des archives historiques.

L’ingérence politique dans le domaine de l’histoire a toujours conduit à des résultats négatifs. Nous avons par ailleurs indiqué à la Comité/Commission des relations internationales de la Chambre des Représentants les effets néfastes d’une telle proposition. Nous sommes sérieusement inquiets quant aux impacts qu’aura cette proposition, adopté par la Commission/Comité en dépit de tous nos avertissements, sur les relations entre la Turquie et les Etats-Unis et sur le processus de normalisation des relations entre la Turquie et l’Arménie. Cette décision qui pourrait nuire à la coopération étroite entre les Etats-Unis et la Turquie témoigne malheureusement d’un manque de vision stratégique. Dans ce cadre, notre ambassadeur à Washington, Namik Tan a été invité à Ankara ce soir afin de participer à des consultations. (bbm.gov.tr).

(bbm.gov.tr)

Ainsi, la Turquie a condamné la proposition de loi en critiquant le fait que des politiciens interviennent dans l’écriture de l’histoire et en annonçant qu’elle allait adapter ses relations avec les Etats-Unis en connaissance de cause. La Turquie a bien insisté sur le fait que la question devait être laissée aux historiens et à leur approche scientifique et impartiale. De plus, le gouvernement a rappelé son ambassadeur à Washington.

Le Ministre des affaires étrangères turques a jugé lors d’une conférence de presse le 5 mars 2010 que le vote au sujet de ceux qui ont vécu les événements d’il y a cent ans constituait un acte grave et une décision qui vise à intervenir dans l’histoire. Davutoğlu a même répété que la préparation de projets de lois sur le soi-disant génocide ne constituait pas une bonne méthode pour la revendication des Arméniens, tant les Arméniens avaient eux aussi participé à la guerre en Turquie. Il a de plus énoncé le fait que la Turquie avait vécu pendant plus de dix siècles dans un contexte de paix et de tolérance avec l’ami, le voisin, le camarade arménien. Enfin, il a souligné le fait qu’un peuple dans sa totalité ne pouvait être condamné par le vote de justesse d’une assemblée, fusse la Chambre des Représentants (mfa.gov.tr).

En tant que signataire du Protocole avec l’Arménie, l’Azerbaïdjan a aussi réagi sur le sujet. L’Assemblée nationale d’Azerbaïdjan a fait savoir que l’adoption de la proposition de loi par le Congrès américain pouvait nuire à la paix et à la stabilité de la région ainsi qu’aux efforts de résolution du problème du Haut-Karabakh. L’Assemblée d’Azerbaïdjan a ajouté que cette adoption n’était pas juste et que les revendications arméniennes même constituaient « un produit à la mentalité malade ». Dans sa déclaration, l’Assemblée souligne que les Arméniens occupent toujours des terres Azerbanaises et que le moment est inapproprié pour adopté de tels textes. Enfin, elle déclare que la revendication des Arméniens devrait être laissée à l’expertise des historiens. Tout en rappelant que l’Azerbaïdjan est un Etat démocratique comme les Etats-Unis, elle indique que l’adoption de cette proposition finirait par endommager les relations entre les Etats-Unis et la Turquie, et entre les Etats-Unis et l’Azerbaïdjan (cnnturk.com).

Bien que l’adoption de la proposition par le Comité a été perçue comme une étape importante dans la reconnaissance du génocide, cela ne veut pas dire pour autant que les Etats-Unis le reconnaissent officiellement. En effet, le processus législatif américain est divisé deux branches: la Chambre des Représentants composée de 435 membres, et le Sénat composé de 100 membres. Une proposition de loi similaire doit donc encore être présenté au Sénat. Dans le passé, quatre projets similaires ont été présentés mais n’ont jamais été promulgués. C’est le cas des propositions de 1975 et de 1985 portant sur la reconnaissance du génocide arménien, qui ont été votées à la Chambre des Représentants mais pas au Sénat. En ce qui concerne les propositions de 2000 et de 2007, elles ont été retirées de l’ordre du jour de la Chambre des Représentants après intervention du Président américain (Hürriyet, 5 Mart 2010). Actuellement, 41 Etats américains ont officiellement reconnu le génocide arménien.

Le 3 avril 2014, le Comité des relations étrangères du Sénat américain a pris la proposition sur le génocide arménien à l’ordre du jour. Le Sénat a approuvé la proposition avec 12 votes de différence et le fort soutien des membres du Parti Démocrate (Hürriyet, 11 Nisan 2014). Le jour d’après, le Vice-Premier ministre turc Ali Babacan qui se trouvait alors à Washington, critiqua cette adoption tout en se réservant de prendre des mesures quelconques en réponse à cette loi (Hürriyet, 12 Nisan 2014).

Autant la question arménienne revête un intérêt certain pour les historiens, autant elle constitue un sujet de politique actuelle. Chaque année lorsque le 24 avril approche, la Turquie connaît un afflux diplomatique intense, se devant de d’apaiser les relations avec de nombreux pays, notamment les grandes puissances, les Etats-Unis en tête. A l’image des 24 avril passés, la politique étrangère turque peut chaque année rester dans une situation difficile. Cette position délicate se reproduira tant que la question arménienne ne sera pas résolue sur la scène internationale. La Turquie et l’Arménie veulent chacun que le développement de la question aille en leur faveur. Bien que la diaspora arménienne soit moins grande que la diaspora turque, elle mène une politique efficace qui lui permet d’entrainer la Turquie dans une position difficile vis-à-vis de la communauté internationale. Cependant, tant que la question ne sera pas résolue, une telle affirmation identitaire de la diaspora arménienne risque d’affecter négativement le processus d’amélioration des relations entre les deux pays. De fait, l’identité internationale de l’Arménie se fonde sur la douleur causée par le “génocide” et la Déportation de 1915.

Si la Turquie développait une politique efficace et active visant à rétablir son image et à renverser les jugements que les autres pays portent à son encontre, la diaspora arménienne s’attacherait à la déconstruire. Cette attitude est la cause de la mauvaise image de la Turquie et du peuple turc, connus dans le monde pour être les responsables du crime le plus odieux qui soit, à savoir le génocide. Consciente de cette position, la Turquie se retrouve obligé de s’intéresser de près à la question et de prouver au monde que la déportation de 1915 ne s’est jamais transformée en génocide.

Les revendications de reconnaissance du génocide formulée par la diaspora arménienne et l’Arménie, sont en fait destinées à se transformer en lourde compensation de la part de la Turquie. L’étape finale de cette politique est de faire reconnaitre la prétendue “Arménie occidentale” à l’intérieure des frontières turques et d’obtenir l’acquisition de ses terres afin d’établir la Grande Arménie. Afin de changer cette mentalité, il est nécessaire d’instaurer une relation de convergence politique et sociale. A l’image de la déclaration du Premier ministre turc Ahmet Davutoğlu sur les 600 ans de cohabitation entre les peuples arménien et turc, il est temps de prouver au monde entier que ces peuples peuvent de nouveau vivre en paix et en harmonie, loin de la haine et de ces jeux politiques.

Bibliographie

Livres et articles

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Karaca, Birsen (2006), Sözde Ermeni Soykırımı Projesi, İstanbul

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Journaux

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Türkiye’nin Ermeni tasarısı planları hazır“, Hürriyet gazetesi, 5 Mart 2010

Yeni başlayanlar için Ermeni meselesi“, Hürriyet gazetesi, 19 Mart 2010

Davutoğlu: Ermeni Diasporasıyla temas istiyoruz.“, Radikal gazetesi, 26 Mart 2010

New York’ta “Ermeni Yalanlarına Son” denildi”, Milliyet gazetesi, 25 Nisan 2010

Ermeni tasarısı geçerse ne olur?,”, Hürriyet gazetesi, 13.04.2005

Ermenistan bayrağını yaktılar“, Habertürk gazetesi, 25 Nisan 2010

1915’in siyasi içeriği yadsınamaz”, Radikal gazetesi, 22 Nisan 2010

Ermeni soykırımı yalan“, Hürriyet gazetesi, 23 Nisan 2005

“Obama 2009 diplomasi açılımı“, Star gazetesi, 8 Şubat 2010

Ermeni tasarısında son durum“, Sabah gazetesi, 4 Mart 2010

“Dışişleri’nde 4 Mart alarmı”, Akşam Gazetesi, 4 Mart 2010

“Kıran Kırana Soykırım”, Milliyet gazetesi, 12 Mart 2010

“ABD Senatosundaki Ermeni Tasarısı Senatodan Geçti”, Hürriyetgazetesi, 11 Nisan 2014

“10 Soruda Ermeni Sorunu”, Hürriyet gazetesi,, “2 Nisan 2014

 

Sources électroniques

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Keskingören, Tuğrul, “Washington’daki Türk Lobisi ve Ermeni Sorunu”, http://www.21yyte.org/tr/arastirma/amerika-arastirmalari-merkezi/2007/11/21/1245/washingtondaki-turk-lobisi-ve-ermeni-sorunu, 21.11.2007

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