Evaluatıons au sujet de la populatıon armenıenne dans la regıon de van

Les premiers documents relatant l’existance politique des Arméniens de la région du lac de Van datent de la première moitié du 9ième siècle. Au début de ce siècle, les documents montrent plusieurs confrontations des princes arméniens et de Byzance contre les Abbassides qui étaient les maîtres de la région à cette époque (Yıldız, 1980, p. 154).

Femmes arméniennes de Van

Femmes arméniennes de Van

Pendant la deuxième moitié du 9ième siècle, les dynastie arméniennes de la région de Van vivaient dans une semi indépendance ou dans une semi soumision aux États qui dominaient la région. Au début du 10ième siècle l’émir Yusuf de la dynastie des Sacoglu va soutenir la dynastie arménienne Grégoryan Ardzeruni vivant dans la région de Van et de Vastan contre l’autre dynastie arménienne des Bagratides et réussir à faire créer un Royaume Ardzeruni à Gagik ou Gakik à l’est du lac de Van, qui lui sera assujeti.

Au 10ième siècle, la région de Van sera sous la domination des Byzantins, des des Marwanides, de la principauté arménienne Vaspurakan appartenant à la dynastie Ardzeruni et de la dynastie Sacoglu (Sacid). Dès que les Turcs commençèrent à déferler, en passant un accord avec l’empereur de Byzance Basilius II, il quitte la région de Van avec près de 14000 Arméniens pour s’installer à Sivas et à Kayseri qui lui ont été attribuées. C’est à cette date que la principauté arménienne Vaspurakan dans la région de Van prit fin. En 1030, les Byzantins qui venaient d’envahir Van ont installé une partie des Arméniens des environs de cette ville à Urfa

Au sujet de cette déportation, l’historien Mateos s’exprime en ses termes :

L’hideuse nation grecque d’impuissants et de femmelettes ont arrachés les plus valeureux des fils de l’Arménie de leur terre, ils ont ravagé notre nation et facilité l’invasion des Turcs
(Süslü, 1995, s. 79).

A cause de la différence confessionnelle, les Byzantins éprouvaient de la haine et de l’aversion envers les Arméniens. Lorsqu’ils pénétrèrent dans la région, ils opprimèrent le peuple arménien, ils dispersèrent leur armée et déportèrent les chefs militaires et les dignitaires religieux (Uras, 1987, p. 76-77). Au moment où les Seldjoukides conquirent l’Anatolie et qu’ils s’appliquaient à en faire leur pays, il n’y avait désormais déjà plus de force politique arménienne dans la région du lac de Van.

Aprés les années 1050, la région passa sous souveraineté turque. Après les Seldjoukides au 12ième siècle, ce sera la dynastie Shah Arman qui deviendra maître de la région. Après les débuts du 13ième siècle, le lac de Van et toutes les contrées qui l’entourent passeront successivement sous la domination de plusieurs États, les Ayyoubides, les Khwârezm-Shahs, les Seldjoukides d’Anatolie, les Ilkhanides, les Qara Qoyunlu, les Ak Qoyunlu puis les Séfévides. Après les expéditions de 1534 et de 1548, Van. Ahlat. Adilcevaz et Erciş seront placées sous la souveraineté ottomane.

Lors de période initiale de l’installation des Turcs dans la région, les Arméniens faisaient parfois alliance avec les soldats de Byzance pour lutter contre les Turcs et parfois ils s’alliaent aux Turcs pour combattre les Byzantins en regard des persécutions que ces derniers leur avaient fait subir. Lorsque la souveraineté turque fut consolidée, ils commençèrent à tirer profit du système turc de gouvernenment fait de justice et de tolérence (Süslü, 1990, p. 5; Sevim, 1983). Cette situation se poursuivra de la même manière pendant la période ottomane. Alors que les Arméniens était en voie de disparaître de la région de Van, ils purent se sauver du désastre total en protégeant leur identité nationale et religieuse à l’aune de la souveraineté turque.

Le nombre de sancak[1] du Beylerbey de Van, créé en 1548, sera modulé au gré du déroulement des relations politique Ottomano-Séfévide Entre le 16 et le 18ième siècle, le nombre de Sancak passera de 13 à 34. Mais les Sandjaks de Van, d’Adilcevaz, de Bitlis, d’Erciş, de Muş, d’Hakkâri, d’ahmûdî, d’Hizan, de Bargiri, de Kârkâr, de Şırvî, de Kisan, d’Espayrid, de Kotur et d’Ağakis ont été les moins influencés par ces remaniements de divisions administratives (Kılıç, 2001, p. 189-210).

Selon Evliya Tchelebi, au 16 et 17ième siècles, la population non musulmane de la région du lac de Van était uniquement composée d’Arméniens. Quant aux villes de Bitlis et de Van, apparemment aucun Francs, Grecs, Juifs ou Coptes n’y vivaient, les seuls non musulmans étaient Arméniens (Evliya Çelebi, 1719-1720, vr. 224/b, 257/a). D’ailleurs, les observations de Tavernier, contemporain d’Evliya Tchelebi ou les constatations de Lynch au 19ième siècle vont dans le même sens (Tavernier, 1682, p. 307; Lynch, 1901, p. 412).

Voici un tableau montrant la population arménienne des villes de la région de Van pour la période 1537-1637 :

Lieu Date Nombre de Personne payant l’impôt (nefer[2]) Estimation du nombre d’habitant* Source
Province de Van 1611 23.000 84.331 BOA, MAD 3260, s. 99

VAN-ERCİŞ-BARGİRİ

 
Les sandjaks de Van,d’Erciş et de Bargiri 1605-1637 3.981 14.597 BOA, MAD 3443, s. 142, 143.
Ville de Van 17. yy. 10000-11000 Kılıç, 1997, s. 256
Ville de Vastan (avec ses 15 villages) 1609-1610 700 2.567 BOA, MAD 4659, s. 11

BİTLİS

 
Sandjak de Bitlis 1540 5.065 famille 706 célibataires 26.031 TKGMA, Kuyud-ı Kadime 109, vr. 10/b-98/b; Altunay, 1994, s. 36-55
Sandjak de Bitlis 1609-1610 5.800 21.263 BOA, MAD 4659, s. 9
Sandjak de Bitlis 1637 5.615 20.588 BOA, MAD 3443, s. 143
Ville de Bitlis 1537 937 3.435 BOA, TD 189, s. 1; Altunay, 1994, s. 36-55
Ville de Bitlis 1540 1.124 4.122 TKGMA, Kuyud-ı Kadime 109, vr. 2/b-9/b

ADİLCEVAZ

 
Sandjak d’Adilcevaz 1548-1551 1.707 6.259 BOA, TD 297, s. 3
Sandjak d’Adilcevaz 1556 2.189 8.025 BOA, TD 297, s. 3
Sandjak d’Adilcevaz 1605 1.680 6.160 BOA, TD 730, s. 44
Ville d’Adilcevaz 1540 210 famille 102 célibataires 1.152 TKGMA, Kuyud-ı Kadime 109, vr. 110/b
Ville d’Adilcevaz 1556 420 1.540 BOA, TD 297, s. 7, 11
Ville d’Ahlat 1537 67 245 BOA, TD 189, s. 14
Ville d’Ahlat 1540 137 502 TKGMA, Kuyud-ı Kadime 109, vr. 91/b
Ville d’Ahlat 1556 212 782 BOA, TD 297, s. 227

En 1611, environ la moitié des 23000 Arméniens (nefer) répertoriés ne concernent donc pas Van et sa périphérie. La population arménienne des sandjaks de Van, de Bitlis, d’Erciş, d’Adilcavaz ve de Bargiri est approximativement de 42000 habitants. Le reste de la population concernait les zones non contigües au lac de Van et même celles qui de nos jours sont situées hors de notre territoire. Par exemple, le sandjak de Kotur se trouve aujourd’hui en İran proche de la frontière. Quant au sandjak de Muş, lui aussi non contigü au lac de Van avait une population composée de 2281 Arméniens et de 6134 Musulmans.

Pour ce qui concerne les localités de Van, Bitlis, Vastan, Ahlat, Adilcevaz, Erciş et Bargiri, situées dans la périphérie du lac de Van, il est possible de dire qu’environ la moitié des 42000 Arméniens y vivaient. La ville de Van avait près 10000 Arméniens, Bitlis entre 4000 et 5000, Vastan 2500, Adilcevaz 1500 et Ahlat à peu pres 1000. On sait également qu’il y avait un cedrtain nombre d’Arméniens qui vivaient sur l’île d’Akdamar

Au sujet de la proportion de Turcs-Musulmans par rapport aux Arméniens, il est possible dire ceci : tout d’abord, sur les 85000 Musulmans qui vivaient dans le sandjak de Van au 17ième siècle, 33000 habitaient dans la ville-même. Au même moment, les Arméniens étaient environ 11000 dans cette cité. Et au 16 et 17ième siècle, il y avait 20 % d’Arméniens et 80 % de Turcs-Musulmans dans les sandjaks de Van er d’Adilcevaz.

Çift süren Ermeniler, Van 1881

Labour Arméniens, Van 1881

En revanche et comparativement, la population arménienne de Van et sa périphérie aura augmenté vers la fin du 19ième siècle. La raison tient dans l’installation après 1882 de migrants arméniens qu’on a fait venir clandestinement du Caucase pour s’assurer une existence politique (Süleyman Sabri Paşa, 1928, p. 92).

En 1914, selon les statistiques officielles, il y avait 67792 Arméniens dans le vilayet[3] de Van et 117492 dans le vilayet de Bitlis. D’après les mêmes statistiques, la population musulmane était de 309999 habitants dans le vilayet de Bitlis et de 179380 dans le vilayet de Van. (Süslü, 1995, p. 114-115). Par conséquent, cette fois dans toute la région du lac de Van il y avait une population totale de 674663 habitants dont 489379 Turcs-Musulmans et 185284 Arméniens. C’est ainsi que la proportion de Turcs-Musulmans y était de 72,50 % et celle d’Arméniens de 27,50 %.   Ces chiffres confirment les évaluations qui ont été faîtes au 16 et au 17ième siècles.

D’autre part, la population arménienne s’est accrue plutôt dans les localités importantes et dans les villes. La raison principale en est que les chateaux forts ou anciennes fortifications existantes permettaient les échanges en toute sécurités offrant davantage d’opportunités commerciales et artistiques (Göyünç, 1983, p. 49).

L’élément le plus déterminant qui influença la population de toute la région du lac de Van repose sur les conflits successifs entre Ottoman et Séfévides. Ces confrontations se sont déroulées au détriment des populations turque musulmanes turques de toutes les zones habitées de l’ensemble de la région de Van subissant soit des déplacements soit des massacres perpétrés par les Séfévides. En ce qui concerne les Arméniens, il n’y a pas d’éléments ou d’informations permettant de savoir s’ils ont subit les mêmes violences que la population musulmane. Certes, la population arménienne a dû elle aussi avoir eu son lot des conséquences issues de cette situation politique instable. Mais la population arménienne n’en a pas pour autant traverservé une situation où ils auraient subit des massacres ou ils auraient été amenés à devoir quitter la région.

Les personnels employés dans les bâtiments fortifiés, dans les fondations religieuses musulmanes et les sipahis détenteurs de timar[4] étaient Musulmans.

Au mois de décembre 1535, Şemseddin, émir de Bitlis et appartenant au clan Rojiki se réfugie avechommes, femmes et enfants dans l’Empire Sévévide où ils emmenent avec lui près de 400 familles au Nakhitchevan. Mais tous retourneront à Bitlis avec Sharaf Khan lorsque la guerre éclata en 1578 entre Ottomans et Séfévides (Kılıç, 1997, p. 73-74; BOA, MD 32, 185). Le chef du clan Dünbli (Donbalı) Mansur bey, très influent dans la région de Berkri emboite le pas à Sharaf Khan qui fait acte de fidelité envers l’État ottoman et rejoint la même année avec l’ensemble de son clan la région de Berkri (Kütükoğlu, 1962, p. 65-66 ). Les registres Mufassal[5] en rapport avec Bitlis sont de l’époque où la famille de Sharaf Khan n’était pas dans la région. Pour avoir une idée du nombre réel des Musulmans vivant dans le sandjak de Bitlis, il faudra attendre 1578, ce n’est qu’après cette date que les registres auraient pu nous être utile, mais malheureusement nous ne les avons pas. Quant aux Arméniens, le nombre de leurs quartiers à Bitlis connut une baisse passant de 16 en 1540 à 11 en 1655 alors que le nombre ceux des Musulmans pour les mêmes dates augmenta passant de 11 à 17. Cette situation montre que le mouvement démographique urbain a évolué en faveur de la population Turcs-Musulmans (TKGMA, Kuyud-ı Kadime 109, vr. 2b/9b; Altunay, 1994, p. 34; Evliya Çelebi 3-4, vr. 224/b).

Lorsqu’en 1552, le chah Tahmasp Ier de la dynastie des Séfévides assiégea la ville d’Ahlat les Tucs-Muslmans furent presque tous exterminés et la forteresse détruite. Les traces de ces ravages sont vérifiables sur les écrits qui ont été réalisés quatre ans après ces évènements. Parce qu’en 1540, la ville d’Ahlat comptait à peu près 500 Arméniens et environ 8oo Musulmans (sans compter les exempté de l’impôt), autrement dit il y avait 60 % de Musulmans et après l’agression des Séfévides, en 1556 ce pourcentage s’est effondré (TKGMA, Kuyud-ı Kadime 109, vr. 91/b).

Lorsque le prince ottoman Bayezid se dirigea vers l’İran pour y trouver refuge, la population de la région de Van, c’est-à-dire celle de plusieurs clans et de certains groupes mécontent du gouvernement à la Soliman le Magnifique se joignirent à lui (BOA, MD 3, 1039). L’action des chefs chiites qui vinrent dans la région pour également convaincre les habitants de partir et les envoyer en masse en Iran, joua un rôle important provoquant la baisse de la population Turco-musulmane de la région du lac de Van (Kütükoğlu, 1962, p. 7; BOA, MD 3, 1422, 409/1221; MD 4, 1175). D’un autre côté, ceux qui avaient été reconnus coupable de collaboration avec l’Iran furent exilés de la région (Kütükoğlu, 1962, s. 9; BOA, MD 40, 246/568). Ce fut le cas pour certains clans comme par exemple celui des Halidîs (BOA, MD 26, 29/78).

Une fois que la stabilité fut revenue dans la région l’évolution démographique reprit à nouveau. Par exemple, après le désastre de 1552 et selon les relevés officiels de l’époque inscrits sur les registres, à Adilcevaz et à Ahlat, le nombre de villages passe de 104 à 160 en 1605, ne concernant de surcroît, que ceux qui étaient placés sous la direction d’un détenteur de dirlik[6]. İl ne fait aucun doute que ce renouveau des villages est dû au repeuplement par de nouvelles populations musulmanes (Kılıç, 1999, p. 147).

Explications

[1] Un sandjak (en turc sancak, littéralement « étendard ») est une division administrative de l’Empire ottoman

[2] Nefer signifie ici la personne contribuable.

* Ici “nefer” est une personne dont on estime que c’est sur elle qui doit reposer le paiement de l’impôt, don cici, le contribuable arménien, donc soit un célibataire, soit un chef de famille. Dans le cas de la région de Van, il y avait 2/3 de marié et 1/3 de célibataire. Par conséquent l’estimation possible du nombre d’habitants de la région peut se calculer à partir de la supposition qu’un marié représente une famille de 5 personnes, donc en multipliant ces derniers par 5 et en y ajoutant les célibataires.

[3] Le vilayet est une subdivision administrative de premier ordre de l’Empire ottoman, introduite avec la Loi des Vilayets (en turc : Teşkil-i Vilayet Nizamnamesi) le 21 janvier 1867.

[4] Il s’agit d’une concession d’un morceau de territoire qui était accordée à un cavalier nommé sipâhi

[5] (Registre officiel de l’époque ottomane où était annoté le nom d’un individu et l’impôt qu’il a versé)

[6] Le dirlik est un ensemble de terres de toutes formes de production qui s’y trouvaient (atelier, moulin, troupeaux d’élevage, terre exploitée pour l’agriculture, mine etc.) qui pouvait s’étendre sur un ou plusieurs villages et qui était attribué à un détenteur (par exemple dans le timar du sipahi, le plus petit des dirliks) et qui constituait le pré carré du détenteur qui avait pour mission de prélever les impôts au profit de l’état ottoman.

Bibliographie

Archives

a- Ministère du département des archives ottomanes (MAO) Devlet Arşivleri Genel Müdürlüğü – (BOA)/Direction nationale des archives Osmanlı Arşivi Daire Başkanlığı

aa- les registres du Trésor ou des finances no: 3260, 3443 et 4659 Maliyeden Müdevver Defterler (MAD)

ab-Les registres officiels ou les registres de gouvernance (Journal officiel de l’Empire où toutes les décisions étaient enregistrées) Mühimme Defterleri (MD)

No: 3, 4, 26, 32, 40.

ac- Le registre cadastral impérial no: 189, 297, 413 et 730 Tapu-Tahrir Defterleri (TD)

b- Direction générale du cadastre et des propriétés foncières no: 109 Tapu ve Kadastro Genel Müdürlüğü

Les sources de recherche :

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